22 septembre 2024
C’est un pan quasi-centenaire de l’histoire industrielle de Saint-Brieuc que de nombreux curieux ont pu découvrir ce samedi 21 septembre. Saint-Brieuc Fonderie ouvrait les portes au grand public de sa fonderie pour la première fois depuis 2008, dans le cadre des Journées du patrimoine.L’entreprise Saint-Brieuc Fonderie, installée dans le quartier de Robien, occupe à elle seule un large pan de l’histoire industrielle briochine. Construite en 1928, au milieu des champs, l’usine métallurgique a vu la ville s’étendre tout autour d’elle. Les habitants, eux, ont pris l’habitude de vivre à côté de ce mystérieux voisin dont les portes s’ouvrent rarement au grand public.« La dernière fois, c’était en 2008 [l’entreprise s’appelait alors Manoir Industrie, NDLR] et nous avions eu 1 500 personnes », rappelle Christelle, salariée de SBF, ce samedi 21 septembre. Seize ans plus tard, les portes s’ouvrent à nouveau dans le cadre des Journées du patrimoine. Et ils sont nombreux à en profiter. Le site a ouvert ses portes à 10 h, avec une jauge limitée à 250 personnes en même temps. « À 10 h 45, on avait dépassé les 300 personnes. Là, on a arrêté de compter », sourit Christelle en cette fin de matinée.
300 personnes en 45 minutes, une queue ininterrompue à l’entrée… La fonderie installée dans le quartier de Robien a attiré la foule, ce samedi 21 septembre, pour son ouverture durant les Journées du patrimoine. (Le Télégramme/Julien Molla)
20 à 25 tonnes d’acier par jour
À l’entrée, la queue ne désemplit pas. À l’intérieur, les curieux découvrent cette fonderie qui fabrique des pièces d’usure pour les broyeurs et concasseurs de carrières. Un parcours a été mis en place pour découvrir les différentes étapes du process, du bureau d’études à l’usinage, en passant par le moulage ou bien encore la fusion. Vingt des 84 salariés de SBF sont également présents pour éclairer les visiteurs sur leurs différents métiers.
« Dans l’aciérie, on coule entre 20 et 25 tonnes d’acier par jour », pose Alexis, qui guide un groupe fourni de visiteurs. « On coule des pièces qui font entre 100 kg et 7 tonnes. Quand on coule le métal dans les moules, l’acier est à 1 500 °C. Pour les plus grosses pièces, il faut attendre sept jours pour que ça refroidisse. » L’usine est à l’arrêt mais, en passant, on sent encore la chaleur de certains moules.
Chaque année, Saint-Brieuc Fonderie élabore et coule 4 500 tonnes d’acier liquide pour 3 000 tonnes de pièces vendues. Les étapes de fabrication des pièces peuvent prendre de quatorze jours à plus d’un mois. (Le Télégramme/Julien Molla)
Visite immersive
Tout le long de la visite, des vidéos sont diffusées pour se rendre compte du fonctionnement de l’usine. « Nous avons essayé de proposer la visite la plus immersive possible », indique Christelle.
Si la fonderie était à l’arrêt, comme tous les samedis, des écrans permettaient d’imaginer ce à quoi ressemblent les lieux le reste de la semaine. Une impression renforcée par la chaleur résiduelle de certains des moules entreposés. (Le Télégramme/Julien Molla)
« L’usine, on passe devant sans vraiment la voir », reconnaît William. Avec Magalie, sa femme, Lucie et Pierre, leurs deux enfants, ils se sont installés à Robien il y a deux ans. Les portes ouvertes leur permettent d’en apprendre un peu plus sur l’histoire industrielle de leur ville et de leur quartier. « C’est vraiment super de pouvoir voir ça, de découvrir ce qui se passe derrière ces murs. »
Le parcours imaginé par les équipes de Saint-Brieuc Fonderie permettait de suivre le process de fabrication du bureau d’études jusqu’au parachèvement et l’usinage qui permettent de rendre la pièce conforme. (Le Télégramme/Julien Molla)